4 jours dans le Queyras

Un peu plus tard, nous entamons les hostilités, avec un bon petit déjeuner au soleil et le rangement du matériel. Un bloc de pierre de près de 4m de haut, non loin de là, apporte l'exposition suffisante au soleil et au petit vent pour faire rapidement sécher le tarp. Une grimpette de bon matin, rien de tel pour retrouver l'usage de ses membres avant l'effort. 

A quelques dizaines de mètres se trouve le col de Longet. Juste sur la frontière, il nous ouvre la première porte sur l'Italie et les premiers "Ciao!". L'eau d'un petit bassin sur le col reflète le champ de pierres dressées et de cairns rassemblés en bord de crête. Nous franchissons le col et enchaînons immédiatement des dénivelés négatifs puis positifs pour atteindre le col Blanchet.

Déjà de retour en France, notre passage par l'Italie n'aura pas duré une heure. Nous avions visé comme prochain check point le col de Saint Véran, et le trajet initialement projeté s'avère peu engageant, à savoir de passer par le refuge de la Blanche, concrètement beaucoup plus en contrebas. "Encore descendre pour remonter sur une si courte distance à vol d'oiseau? ha non!" La chance nous souri immédiatement en apercevant une personne en pleine traversée transversale de l'immense pierrier entre nous et la Rocca Bianca.

Ni une ni deux nous nous lançons sur ses traces. Nous rejoignons à la sortie de cet éboulis une petite piste surplombant les Lacs Blanchet, et tout droit braquée sur le sommet de la Rocca Bianca. Superbe découverte, nous économisons bien des forces et du temps et y gagnons un sommet à 3059m. Nous y sommes, la vue coté France est immense et l'Italie est un nuage géant. L'improvisation a jouée sur ce parcours, et l'inattendu nous rend encore plus fier et plus impressionnés par ce que l'on vois. Nous récupérons quelques forces avant d'entamer une phase de descente.

Et quelle descente... La piste pour le col de Saint Véran est d'ici escarpée et sinueuse, les jambes et les pieds souffrent, mais la joie est grande. Le soleil cogné déjà très fort, nos gourdes se vident et nous délestent.

On arrive au col de Saint Véran et continuons notre route tout droit sur le GR58. 200m en positif nous séparent encore du Pic de Caramantran. Il fait toujours très chaud et les nuages sur l'Italie se font de plus en plus opaques et hauts. La différence de climat entre ces deux flans de montagne est effarante. Nous marchons toujours sur la frontière et touchons à présent le sommet du Pic.

3025m, deuxième haut sommet de la journée, et il ne nous reste qu'une longue descente à réaliser pour boucler le parcours prévu pour cette troisième journée. 

Les réserves d'eau se font de plus en plus rares, il nous tarde de trouver la source qui nous ravitaillera. Nous quittons la bordure frontalière et passons quelques instants plus tard le col de Chamoussière. La descente se poursuit jusqu'au parking du col Agnel, étape finale de notre journée, avec comme dernier objectif la recherche de coin de verdure au calme qui saura nous accueillir pour cette dernière nuit de bivouac.

Ainsi, quelques minutes de marches plus loin que le parking, nous cédons à la fatigue et plantons notre matériel près d'un ruisseau. Le temps ne manque pas; Comme la veille nous sommes à plus d'une heure du coucher du soleil. Cela nous laisse le temps de gérer tant bien que mal la pente du terrain sur lequel notre tente sera installée, et de faire le nécessaire pour une bonne nuit...

Bilan de cette journée : Du col Blanchet au col de Saint Véran, passez donc tout droit, les cartes IGN ne vous le diront pas...

SUITE ET FIN...